Quand Alais était évêché

EN BREF

   Érigé à la fin du XVIIe siècle, le diocèse d’Alais fut supprimé, comme celui d’Uzès, après la Révolution en 1791.

 

Le diocèse d’Alais fut érigé par une bulle donnée par le pape Innocent XII, le 17 mai 1694. Cette bulle fut confirmée par les lettres patentes de Louis XIV qui, à cette occasion, adressa aux seigneurs des États du Languedoc le courrier qui suit :

« Très chers et bien aimés, Ayant considéré qu’il était impossible, vu l’étendue du diocèse de Nîmes, le grand nombre de peuple qui s’y trouve, et particulièrement de nouveaux convertis à la religion catholique, qu’ils fussent tous suffisamment secourus par les soins du seul évêque de Nîmes, éloigné des montagnes qui sont dans l’étendue du diocèse et d’un difficile accès, nous avons cru qu’il ne pouvait être rien fait de plus à propos que de diviser cet évêché, pour former de la partie qui en serait  ensuite distraite, un nouveau diocèse, dont le siège épiscopal serait à Alais ».

 

Le nouveau diocèse d’Alais fut formé de 80 paroisses distraites du siège de Nîmes et d’Uzès. Il se divisait en sept archiprêtres  -  Alais, Anduze, Lasalle, Saint-Hippolyte, Sumène, Le Vigan, Meyrueis.

 

De Saulx :  premier évêque d’Alais.

 

 Il comprenait toute la partie des Cévennes qui commence à Sauve et à Vézénobres et finit aux limites de l’ancien Rouergue. Il était extrêmement resserré, à l’est par le diocèse d’Uzès dont la circonscription englobait, pour le spirituel la paroisse de Saint-Etienne d’Alensac, et s’étendait pour l’Assiette jusqu’au quartier du Rieu où l’on trouvait autrefois des bornes portant l’empreinte d’une crosse épiscopale.

Le diocèse d’Alais, celui d’Uzès et celui de Nîmes dépendaient de la province ecclésiastique de Narbonne. François de Saulx, abbé de Psalmodi, abbaye située près d’Aigues-Mortes, ayant été nommé évêque d’Alais, les biens et revenus de ce monastère, formèrent la dotation du nouvel évêché.

Le premier évêque, né dans le diocèse de Poitiers, était docteur en théologie, abbé de Psalmodi. Il fit son entrée solennelle à Alais par la porte de Saint-Gilles (située autrefois à l’entrée de la Grand’Rue, côté place Péri).

 

7 évêques pour le diocèse d’Alais

 

La procession défila le long de la Grand’Rue et monta, pour aller à la cathédrale, la rue Peyrolerie. Toute la bourgeoisie était sous les armes et bordait les rues qui étaient tapissées d’un bout à l’autre. Mgr de Saulx mourut à Montpellier, pendant la tenue des États, le 28 octobre 1712. Son corps fut apporté en grande cérémonie à Alais le 30. Il fut enterré dans la cathédrale puis son corps fut transféré au cimetière en 1842.

M.M. François de Saulx, Jean-François de Hennin- Liétard, Charles de Banne d’Avéjan, Louis François de Montclus, Jean-Louis de Buisson de Beauteville, Pierre-Marie-Madeleine Cortois de Balore, Louis François de Bausset qui fut le dernier évêque d’Alais.

Jusqu’à la construction du palais épiscopal, c’est-à-dire vers le milieu de l’épiscopat de Mgr d’Avéjan, les évêques d’Alais ont habité dans la rue Valaurie (La Fare Alais), la maison qui porte le numéro 16, en face de la rue du Doyenné.

 

ROGER ROUX

Source : Recherches historiques sur la ville d’Alais.